Les HealthTech suisses partent à la conquête du Brésil
Par JULIE MÜLLER / BILAN Magazine
A l'occasion d'une soirée organisée lundi à Genève par la Chambre du commerce Brésil-Suisse, les challenges et les opportunités du marché de la santé ont été passés au crible par les professionnels de la HealthTech.
Si le secteur de la santé est au beau fixe en Suisse, au Brésil il en est tout autre. Ce dernier souffre d’un manque de qualité des soins, de coûts toujours plus élevés et d’inefficacité systémique. Une situation qui pèse sur des millions d’habitants mais qui a permis en quelques années, l’essor de startups spécialisées dans les technologies de la santé humaine, aussi appelées HealthTech. Pour discuter de ce marché, la Chambre du commerce Brésil-Suisse (CHamBR) a réuni une dizaine d’intervenants et une centaine d’invités le temps d’une soirée lundi à Genève.
Pour expliquer les raisons du succès helvétique dans le domaine de la santé, Vincent Subilia, directeur général de la Chambre de commerce, d'industrie et des services de Genève (CCIG) avance deux facteurs: «L’innovation, car la Suisse est classée 1er pays dans le domaine de l’innovation médicale, selon le Global Innovation Index 2019 (GII), mais aussi l’ouverture. Avec plus de 1’000 multinationales et 37 organisations internationales, nous avons un écosystème unique au regard de sa taille.» Une sorte de village global qui a su se forger une réputation et une haute attractivité à travers le monde.
Des bases qui ont suffi pour mettre en place une Health Valley où l’on dénombre 750 sociétés et 20'000 employés du secteur. Pour accompagner son développement, le gouvernement soutient deux initiatives: Bio Alps, un hub régional, et Geneus, un pré-incubateur genevois. En 2018, pas moins de 534 millions de francs ont ainsi été investis dans cette vallée de l’innovation aux acteurs principalement romands.
Christophe Patris de Broé, fondateur et CEO de Deep Cube, une startup vaudoise de diagnostics reposant sur l’intelligence artificielle (IA), pense néanmoins que cela est insuffisant. «Nous prônons l’intelligence collective. En Suisse, nous sommes un petit pays, nous manquons de datas alors que le Brésil par exemple, grâce à son bassin de population, pourrait être un bon partenaire dans le domaine médical», affirme l’entrepreneur. Deep Cube et plusieurs autres entreprises présentes lundi soir, ont exprimé leur intérêt pour une implantation prochaine sur le marché brésilien. Parmi elles, Enoil Bioenergies, spécialiste des biotechnologies et l’institution financière Geneva Management Group (GMG).
Un attrait pour l'eldorado brésilien
Etant donné que l’environnement en Suisse est très «HealthTech friendly», (la Health Valley en est la matérialisation), alors pourquoi miser sur le Brésil?
Thiago Costa, gestionnaire de fortune chez GMG, pense que c’est un marché à fort potentiel d’investissement. «On parle souvent de la taille qu’il représente, mais lors d’évènements comme celui auquel nous assistons, nous nous rendons compte de l’apport pour le monde de la médecine des Fondations telles que Fiocruz ou des universités brésiliennes à l’image de celle de Rio de Janeiro, et il est précieux», précise-t-il. Selon lui, des synergies sont à trouver entre la Suisse et le Brésil, et ce, au-delà du simple lien projet-argent.
Un avis partagé par Fabrice Pakin, CEO d’Ignilife, une plateforme de coaching santé présente notamment en Suisse et au Brésil. «Le marché brésilien s’est désormais ouvert aux sociétés étrangères, il faut simplement que les entreprises sachent trouver le bon chemin pour s’intégrer», explique Fabrice Pakin. Pour Ignilife, l’insertion s’est faite en mode accélérée en 2018 grâce au célèbre incubateur d’entreprises «Cubo», situé au sud de Sao Paulo. Un bâtiment où se côtoient des investisseurs, des corporates, des startups… où en résumé le marché vient à vous. «Il faudrait qu’il y ait davantage d’échanges entre nos deux pays via ce type d’institutions qui favorisent la collaboration de manière hyperactive. Pour une entreprise suisse ayant déjà une certaine maturité, aller au Brésil serait un bon moyen de monter en puissance», recommande le patron d’Ignilife.
Celui-ci cible tout particulièrement les startups du Digital Health, car selon lui: «Il y a tellement de problèmes à résoudre, tellement d’argent en jeu, que tout ce qui va leur permettre de faire des économies, ils vont foncer». Et pour cause, les coûts de la santé au Brésil augmentent chaque année de 30%. D’où l’urgence absolue de faire baisser les charges. «Les startups qui veulent s’exporter rêvent toujours d’aller aux Etats-Unis, mais pourtant les marchés émergents comme le Brésil ont des besoins cruciaux où on peut innover librement et être davantage impactant», conclut Fabrice Pakin.
L’innovation a tout de même ses limites
Quoiqu’il en soit, que cela se passe en Suisse ou au Brésil, l’innovation dans le domaine de la santé a un effet positif sur l’économie. «Effectivement, les innovations sanitaires à venir et leur contribution possible à l’économie sont impressionnantes. Après la crise financière de 2009, nous avons assisté à une résurgence de la R&D dans le domaine médical», confirme Sacha Wunsch-Vincent, économiste à l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI). Ainsi, les investissements de la santé ont repris après 2013 pour atteindre 177 milliards de dollars dans le monde en 2019. Ce qui en fait le 2e marché derrière le secteur des télécommunications (TIC).
Cependant, des obstacles pourraient freiner cette contribution économique selon l’économiste: «Tout d’abord, la recherche pharmaceutique est limitée par l’augmentation rapide des coûts et par le déclin des principales approbations de médicaments au cours de la dernière décennie. Ensuite, la diffusion de l’innovation est très lente, notamment à cause des faibles interactions entre les acteurs de l’écosystème de la santé. Enfin, trop d’efforts sont consacrés à la résolution des problèmes et non pas à leur prévention.»
Néanmoins, des impératifs politiques ont été présentés aux chefs d’Etats récemment par l’OMPI afin de venir à bout de ces trois préoccupations. Entre autres, celui d’assurer un financement suffisant de l’innovation médicale, en particulier pour la recherche du secteur public. Puis, une fois le financement obtenu, traduire la recherche en applications et collaborations viables. Se concentrer sur la prévention plutôt que le traitement. Se diriger vers un partage accru des données médicales. Et pour finir, débattre au niveau international des risques et questions éthiques que vont impliquer toutes ces innovations, à l’image de l’IA.
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